CHIFFRES DES LAISSES-POUR-COMPTE (CONNUS) DE L’HEBERGEMENT DANS LE CHER, ACCUEILLIS PAR DES ASSOCIATIONS ET DES CITOYENS EN 2016.
LE SECOURS CATHOLIQUE / PASSERELLES : 2919 nuitées.
Lors de l’arrivée massive de réfugiés du Kossovo, à la fin des années 90, la Délégation du Cher du Secours Catholique a été sollicitée par les autorités locales pour accompagner, avec ses bénévoles, l’installation et l’accompagnement du premier contingent dirigé sur Bourges. Il a été très vite nécessaire de compléter le savoir faire de l’accueil de personnes en grande précarité, par l’acquisition de compétences dans le domaine linguistique et administratif. La réputation acquise de ce savoir faire du Secours Catholique dans l’accueil de réfugiés et l’aide à l’ensemble des problèmes à résoudre, à commencer par le difficile cheminement administratif vers les préfectures, fut vite transmise par le bouche à oreille. L’affluence de cette nouvelle population dans les permanences locales amena peu à peu à former et spécialiser des personnels et des bénévoles pour répondre à des besoins très spécifiques.
En 2005, a été ouvert un lieu d’accueil spécialisé, « PasserelleS », aujourd’hui rue des Poulies, à Bourges. En 2015, PasserelleS a comptabilisé la conduite de 180 situationspour 385 passages de personnes, dans un éventail de 36 nationalités. Se sontdéveloppées en même temps des activités d’apprentissage de la langue et de formation à l’outil informatique, avec l’aide d’une quinzaine de bénévoles de toutes formations, sous la responsabilité d’une animatrice salariée.
>> Hébergements suppléant aux carences de l’État en 2016 :
- du 1er mai au 31 Août : 9 personnes en continu (x 123 nuits = 1 107 nuitées)
- du 10 juillet au 6 septembre : 5 jeunes majeurs sortants de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) (x 57 nuits = 228 nuitées)
- depuis le 1er Septembre : 12 personnes (x 132 nuits au 10/01/17 = 1 584 nuitées)
LA COORDINATION DU BERRY POUR LE DROIT D’ASILE : environ 150 nuitées.
Depuis l'hiver 2015-2016, un mouvement s'est organisé autour des conditions d'accueil et de vie faites aux personnes étrangères arrivant dans notre région. Il repose sur une charte des adhérents s’inspirant largement du modèle national de la Coordination Française pour le Droit d’Asile (CFDA). Ce mouvement s'est largement étendu depuis sa création à des associations et des particuliers ayant des sensibilités convergentes sur ce sujet de l’accueil aux réfugiés et aux migrants.
En ce qui concerne l'hébergement, la coordination a été - et est toujours – motrice pour la mise en oeuvre de dépannages ponctuels, devant la carence des pouvoirs publics à répondre aux obligations légales de l’hébergement d’urgence en direction des personnes sans abri. Des personnes ou des familles se sont portées volontaires pour une nuit ou plus, selon leurs possibilités d’accueil et leurs disponibilités, (l’accompagnement administratif et social demeurant assuré par ailleurs). Ce fut le cas également pour 5 jeunes majeurs de 18 ans d’origine étrangère, sortant complètement démunis de l'Aide Sociale à l'Enfance (ASE) et sans solution de prise en charge dès le début juillet 2016. En contrepartie, la Coordination mène systématiquement des actions de plaidoyer afin d’alerter l’opinion publique devant la carence de l’Etat.
>> Hébergements suppléant aux carences de l’État en 2016 :
Depuis avril 2016, environ 150 nuitées.
LE COLLECTIF ON DORT AU CHAUD (CODAC) : 103 nuitées.
Le CODAC a été activé le 29 novembre 2016 par un groupe de citoyens en dehors de toute structure associative, sur la base du constat de la persistance de plusieurs réfugiés à la rue et à l'occasion d'une brusque baisse des températures (- 5°C).
Son principe : à 21h30, heure des désistements, 2 personnes (sur les 6 actifs) se rendent aux portes de l'abri de nuit et attendent que les responsables du 115 annoncent si des places supplémentaires se libèrent. Les personnes sans solution sont alors connues et réparties et il leur est proposé de passer la nuit chez des particuliers, qui viennent ou non les chercher (sinon ce sont les permanents qui les conduisent).
Depuis le premier jour, le CODAC se positionne comme agissant de manière ponctuelle, dans l'urgence, et au titre de l'« assistance à personnes en danger », sans aucune volonté de s’inscrire dans le paysage de l'hébergement des réfugiés. Il s’associe aux revendications de la Coordination, présentées à la préfecture du Cher en décembre 2016, de « Zéro nuit dehors ».
Sa démarche fut, dans un premier temps, de se substituer à des accueils ressentis comme provisoirement en crise, avant d'évoluer vers une action citoyenne ayant pour unique revendication le respect et l'application de la loi par l'État et ses représentants. Il ne se considère pas non plus comme acteur de la désobéissance civile mais au contraire comme légaliste, la violation de la loi étant ici le fait des autorités en place.
>> Hébergements suppléant aux carences de l’État en 2016 :
Du 29 novembre au 31 décembre 2016 : 80 nuitées formellement identifiées, mais 103 fournies réellement.
Hébergements en 2016 pour les trois structures :
Passerelle……………….. 2 919 nuitées
Coordination……………… 150 nuitées
CODAC……………………. 103 nuitées
>> Soit 3172 nuitées sur les cas dont nous avons eu connaissance…
Document source : Guide droit à l’hébergement des étrangers – 20 janvier 2017 Guide hébergement des étrangers.pdf (424681)