Communiqué de presse du CODAC : Hébergement d'Urgence non assuré le soir du 02 janvier 2017
La nuit du lundi 02/01/17 au 03/01/17) une femme de 26 ans s'est retrouvée pour la 3ème fois en 2 mois, sans solution d'hébergement, malgré ses appels réitérés au 115.
Et ce malgré la température négative (-3°C), le fait qu'elle soit une femme, seule dans les rues et après qu'elle se soit présentée à l'accueil de nuit dans l'attente d'un désistement ou d'une solution de dernière minute.
Et ce en dépit :
- des déclarations de Madame la Préfète qui a assuré que quiconque solliciterait un hébergement d'urgence serait pris en charge, s'il se manifestait. Nous la citons : "des places sur Bourges, il y en a suffisamment pour héberger tous ceux qui en ont besoin" (BR du 26/12/16),
- des engagement de Mr Rosay, sous-préfet, qui a déclaré le 29/12/16 qu'il "n'hésitera pas 1/4 de seconde à donner, par grand froid, une chambre d'hôtel à celui dont la vie ou la santé serait menacée, s'il en avait connaissance",
- de l'obligation inconditionnelle et immédiate de procurer un abri de nuit à celui qui s'en trouve privé,
- des 17 jugements condamnant la Préfecture à fournir des hébergements adaptés à autant de personnes,
- des alertes, courriers et conférence de presse émanant des associations locales contraintes de se substituer à l'état,
- du rendez-vous du 29/12/16 Préfecture/Coordination du Berry concernant les carences en matière d'hébergement d'urgence,
- des très nombreux logements vides à Bourges,
- des solutions alternatives non utilisées : nuits d'hôtel ou à l'auberge de jeunesse,de l'intervention du CODAC (Collectif On Dort Au Chaud, créé dans l'urgence fin novembre 2016), qui a porté à la connaissance de la Préfecture la mise à l'abri de personnes à la rue, à raison de plus de 75 nuitées entre les semaines 48 et 52, par de simples citoyens, dans le cadre de "l'assistance à personne en danger".
Madame la Préfète et Monsieur le sous-préfet du Cher ont donc menti et ont failli à leur engagement et à leur mission.
Depuis 5 semaines nous, simples citoyens, organisés pour la circonstance en Collectif, pallions les carences de l'état et ouvrons nos portes le soir, principalement à des réfugiés primo arrivant ou demandeurs d'asile que nous trouvons dans un état d'épuisement physique et moral parfois impressionnant. Parmi eux des femmes isolées, un mineur malade, des couples.
Hier soir, la jeune demandeuse d'asile sans hébergement a été récupérée dans la rue "in extremis" à 21h45 par l'un d'entre nous et mise à l'abri pour la nuit.
Il s'agit de la part des pouvoirs publics et de leurs représentants locaux de traitements cruels, dégradants et mettant en péril la vie des personnes concernées.
Nous réclamons maintenant que l'objectif "zéro personne dans la rue" soit enfin respecté, ce qui n'est toujours pas le cas.
Notre rôle n'est en aucun cas de nous substituer à l'état défaillant, après avoir porté assistance à des personnes en danger et en détresse pendant 5 semaines, nous appelons au solutionnement rapide et pérenne d'une situation choquante et illégale.
Le CODAC, (On Dort Au Chaud) Collectif de Citoyens souhaitant se dissoudre au plus vite.
Contact : codacbourges@yahoo.com