Dans une indifférence coupable, les morts s’accumulent à la frontière franco-italienne
Embarqués sur l’interminable route de l’exil, les migrants ne sont pas au bout de leurs peines à l’approche du territoire français. Pour tenter – vainement – de les dissuader de passer, rien ne leur est facilité par les autorités. Contraints à marcher de longues heures aux bord de routes dangereuses, à pratiquer des sentiers escarpés, à manger, boire et dormir au bord des rivières, certains migrants n’en sortent pas vivants. Officiellement, 14 sont morts à la frontière franco-italienne depuis septembre 2016. Et la liste, qui pourrait être encore plus lourde, continue de s’allonger.
On l’appelle le cimetière du Trabuquet, du nom donné autrefois à un piège qui capturait les oiseaux passant par dessus des collines. C’est de là qu’il faut commencer cette histoire : sur les hauteurs de la vieille ville de Menton, avec toute la distance nécessaire pour embrasser d’un seul regard la ligne de crête entre la France et l’Italie, de la vallée de la Roya au nord, jusqu’aux postes-frontières des ponts Saint-Ludovic et Saint-Louis, qui longent la mer au sud. Entre les deux, on distingue l’embouchure du tunnel reliant les autoroutes A8 et A10 où, par une fin d’après-midi d’octobre, Milet Tesfamariam, une jeune Érythréenne de 17 ans, a été fauchée par un semi-remorque.
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