Gueule de bois électorale pour capitalisme zombi
Le capitalisme est mort et nous sommes enfermés dans son caveau. Les économistes et les politiques de toutes tendances ne proposent comme solution que d’aménager le caveau autour d’un cadavre qui sent de plus en plus mauvais.
Depuis les années 70 le capitalisme a atteint sa limite ultime, sa ‘borne interne’ (Marx) : ses capacités d’expansion sont désormais limitées et nous sommes condamnés à une austérité grandissante dans un environnement de plus en plus dégradé par une folie productive croissante et pourtant impuissante à sauver cette économie.
Cette histoire de borne interne, de limite ultime à la crise capitalisme, n’est acceptable par aucun économiste et par aucun politique. Pour ceux-ci l’économie est une chose qui va de soi, qui a toujours existé, pour qui, quand il y a un problème il suffit de ‘corriger’ le système en limitant le rôle des banques, en imposant les bénéfices financiers, en faisant la chasse aux paradis fiscaux, en redistribuant...
On aura beau bourrer les urnes avec des comprimés d’aspirine le mal ne passera pas.
Toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production s'annonce comme une immense accumulation de zombisme.
Les zombis produisent des objets morbides et inutiles qui en retour les renforcent dans leur zombisme.
Les zombis abandonnent leurs enfants dès leur plus jeune âge aux écoles qui se chargent de les rendre aussi zombis que leurs parents qui ne les en aimeront que davantage. Les enfants dès leur plus jeune âge deviennent des prescripteurs de zombisme aidant en cela leurs parents à rester fidèles au zombisme.
La nuit les zombis rêvent qu'ils volent et qu'ils sont chefs d'escadrille. Ils se réveillent heureux et en pleine forme pour commencer une nouvelle journée de petits serviteurs zélés du zombisme.
Le zombi aime voter. Une fois qu'il a voté, le zombi est rassuré : il va pouvoir rester zombi. Car le zombi aime le zombisme qui le lui rend bien et lui offre même des primaires. Il ne s'y trompe pas, il sait que la démocratie lui garantit le droit d'être zombi. Les zombis n'ont pas besoin de se réunir pour défendre leurs droits, ils sont déjà unis et protégés dans le zombisme qui gouverne désormais les sociétés modernes.
C’est chiant, beaucoup aimeraient bien continuer à perdre leur vie à la gagner, mais il va falloir qu’on apprenne à donner et à recevoir… sans contrepartie de valorisation.
Note : la phrase “Toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production s'annonce comme une immense accumulation de zombisme.” est empruntée à Marx et à Guy Debord.
« La richesse des sociétés dans lesquelles règne le mode de production capitaliste s'annonce comme une immense accumulation de marchandises. » (première phrase du Capital de Marx).
« Toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production s'annonce comme une immense accumulation de spectacles. » (première phrase de La Société du Spectacle de Guy Debord)
Cela peut éclairer sur la signification chez Marx du ‘fétichisme de la marchandise’, ou chez Guy Debord du ‘Spectacle’, ou tout simplement éclairer la nature profonde du capitalisme : de la.. stupidité en barre.