Hommage aux poilus
« La guerre est un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas. » (Paul Valéry)
Des gouvernements cultivant la revanche, des capitaines d’industrie flairant la bonne affaire, des généraux en recherche de gloire, des financiers avides de profits ont ensemble mystifié les populations par le culte exacerbé de la patrie à défendre par les armes. De part et d’autre du Rhin tout était prêt pour la grande déflagration. Savamment endoctrinés, des millions d’hommes sont partis la fleur au fusil, avant de découvrir dans leur quotidien de boue, de sang, de souffrances, de faim, de froid, de trouille l’inhumanité de la guerre transformant l’être humain en animal féroce.
N’ayant le choix qu’entre la mitraille de l’ennemi et le peloton d’exécution des conseils de guerre, les poilus ont subi ce qu’aucun mot dans aucune langue ne peut décrire. Ils sont tombés au champ d’honneur par le déshonneur de tous ceux qui, loin du front, à l’abri, ne considéraient les poilus que comme chair à canon. C’est pourquoi, en cette année du centenaire de la première guerre mondiale, le seul hommage à rendre c’est un hommage solennel aux soldats tombés sous la mitraille. Puissions nous garder en mémoire, à jamais, le sacrifice de ces millions d’innocents pour que personne désormais ne se laisse lobotomiser par les va-t-en-guerre.
Texte de Daniel Déprez - le 11 novembre 2018