Tandis que les CRS évacuaient des berruyers opposés à l’abattage des arbres de Séraucourt (dans le calme), huit architectes locaux publiaient un communiqué en faveur de la construction de la maison de la Culture sur le site historique. Le Berry du 12 octobre a posé quelques questions à Christian Gimonet, mais n’a pas jugé utile de publier le communiqué pour informer ses lecteurs (ils n’auraient pas compris ?). En voici le texte intégral.
Nous architectes, nous nous inquiétons que la situation financière de Bourges ne lui permette pas de lutter contre son déclin et de faire le nécessaire pour la protéger des conséquences du réchauffement climatique. Professionnels de la conception, de l’aménagement du bâti et de l’espace, nous pensons de notre devoir de réagir et d’informer.
Alors que pour lutter contre le réchauffement des villes, les professionnels européens préconisent d’y multiplier les espaces arborés et aquatiques (ce qui serait possible à Bourges pour rendre la ville séduisante), est-il raisonnable d’abattre les arbres de Séraucourt, de dépenser 36 millions pour MCB2, plus les fouilles archéologiques, plus les aménagements extérieurs puis plus tard, trop tard peut-être l’aménagement du bâtiment historique pour on ne sait quel usage.
Alors qu’il a été démontré qu’il était possible d’y réinsérer la Maison de la Culture dans son site. Cela coûterait moins cher, moins de 30 millions.
Cela permettrait une ouverture plus rapide de la Maison vu toutes les surfaces encore existantes facilement aménageables et l’utilisation de techniques de construction éprouvées et rapides.
Ce serait plus adapté au rôle culturel de Bourges avec ses salles de 1000 et 400 places possibles au lieu des 700 et 200 de MCB2, plus la capacité à recevoir des congrès.
Ce serait plus conforme aux exigences du Développement Durable vu la masse thermique des maçonneries existantes et le possible recours aux techniques bioclimatiques.
Ce serait meilleur au point de vue urbanisme par l’aménagement direct sur l’espace urbain exceptionnel qu’est la place Malraux et la redynamisation du haut de l’axe majeur de Bourges et la création là du pôle de vie sociale manquant à notre ville.
Cela contribuerait à rendre la ville vivante, capable d’y conserver ses jeunes et y attirer les étudiants extérieurs.
Nous proposons la suspension de l’abattage des arbres et qu’une consultation avec la cité soit faite en novembre pour discuter des deux options. Que selon la décision prise soit MCB2 continue et les arbres sont abattus en décembre, soit un concours sur la base d’un programme tel que le contre-projet Gimonet est lancé avec jugement fin mars 2017. L’avenir de Bourges justifie de bien réfléchir sans perdre de temps.
> Les huit architectes berruyers signataires : Odile Jusserand, Claude Penloup, Franck Aupic, David Souesme, Jacky Riolet, Fabienne Bulle, Christian Boredon, Christian Gimonet.
> Outre qu’à 36 millions d’euros, le projet MCB2 coûte plus cher que la construction sur le site originel (30 millions), il faut y ajouter les dépenses cachées du projet du maire.
Le discours officiel est que la nouvelle construction (MCB 2) sur le site de Séraucourt, où on vient d’abattre 80 arbres, ne coûte “que” 36 millions d’euros. Mais il ne dit pas qu’il faut ajouter : 6 millions d’euros (abattage, fouilles, réseaux) et 22 millions d’euros pour la rénovation du site historique classé, une obligation imposée par l’État.
Luttes Séraucourt a fait l’addition : 36 + 6 + 22 = 64 millions d’euros, coût total de la MCB2 sur les pentes de Séraucourt. Écart avec le coût de construction sur le site historique : 64 - 30 = 34 millions. 34 millions d’euros d’argent public gaspillés !!!
Certains penseront que les 22 millions pour la réfection du site historique font partie d’un autre budget. Certes, mais ça n’efface pas la dépense, elle serait évitée si la MCB était reconstruite à sa place d’origine. Quand on compte il faut tout compter, sinon le compte est faux.…