Estimant que la municipalité de Bourges « a fermé la porte à toute possibilité de poursuivre le dialogue », le collectif Luttes Séraucourt a décidé de porter le débat en place publique. Et a présenté hier son exposition citoyenne, que le collectif vous invite à visiter jusqu'à la fin du mois. C'est rue du Docteur Témoin, face à la Fnac, et toute l'histoire de la Maison de la Culture de Bourges (MCB) est retracée là, sous vos yeux.
« Nous militons pour la prise en compte de ce site exceptionnel de Séraucourt, et de son histoire, explique Françoise Jardin au nom de l'association des Amis de la MCB. Un lieu de rencontres, d'échanges, de débats, dès l'origine. Depuis les thermes romains. Si la MCB a été voulue là, bâtie là, c'est tout, sauf un hasard ! Ignorer cela, c'est consternant… »
Le collectif Luttes Séraucourt s'est soudé contre un projet de la ville de Bourges - baptisé MCB2 - prônant de reconstruire la MCB sur le site voisin des pentes de Séraucourt. L'opération impliquerait de détruire « un espace arboré urbain de quelque 10,000 m ² », comportant 82 arbres. Un inestimable poumon vert.
Formation spontanée
Le 6 novembre 2014, le collectif se formait spontanément pour dénoncer « la destruction brutale du skate-parc de Séraucourt ». Et, surtout, pour empêcher l'abattage de plusieurs arbres. « Ça allait se faire dans l'illégalité la plus totale, plaide le collectif. Sans arrêté préfectoral d'abattage, pour commencer ! »
Depuis, les rangs des opposants se sont étoffés. La cause des arbres de Séraucourt - toujours debout, dans l'attente d'une décision du tribunal administratif d'Orléans - a débouché sur une pétition en ligne, forte aujourd'hui de quelque 12.000 signatures (www.secure.avaaz.org).
Au-delà, un projet alternatif de Maison de la Culture est sorti des cartons. Sous la direction de l'architecte berruyer Christian Gimonet, le collectif démontre, calculette en main, qu'une réhabilitation totale de l'ancienne MCB s'impose, financièrement comme dans l'esprit.
L'expo raconte tout ça et bien d'autres choses encore. Elle pointe surtout, arguments à l'appui, des années d'erreurs, d'errements et d'approximations de plusieurs municipalités successives, qui ont agi à courte vue avec pour seul résultat d'avoir enlisé le dossier.
En ce sens, la démarche du collectif est sans conteste citoyenne. « Les Berruyers, que leurs élus n'ont jamais consultés, détiennent toutefois une arme, résume Françoise Jardin. C'est leur bulletin de vote ! »
L'histoire, on le voit, ne fait que commencer.
La MCB, à quels prix ? Exposition du collectif Luttes Séraucourt présentée au 1, rue du Docteur Témoin (face à la Fnac), du 12 au 28 novembre. Ouverture du mardi au samedi, de 14 h 30 à 18 h 30. Entrée libre. Renseignements : luttes.seraucourt.bourges@gmail.com
Emmanuel Letreulle