Le citoyen peut-il être acteur de la sûreté du nucléaire ?

21/11/2018 17:17

Lors de la 30ème conférence des CLI, le 7 novembre dernier à Paris, une table ronde s’intitulait :

‘’Exploitant, sous-traitant, citoyen : tous acteurs de la sûreté nucléaire !’’ Cinq personnes, provenant toutes de la mouvance nucléaire donnaient leur vision du sujet, mais pas un seul citoyen issu de la vie civile, pas une seule association extra-nucléaire pour donner un avis personnel.

La genèse de l’atome en France commence avec De Gaulle qui souhaitait sa bombe. Dès le départ l’industrie nucléaire a été marqué du sceau du secret qui a perduré après le passage au nucléaire civil. Jamais les français n’ont eu à se prononcer sur les choix énergétiques, ni referendum, ni vote parlementaire, sous Mitterrand, juste un débat à l’Assemblée mais sans vote. La création d’une installation nucléaire de base n’est pas soumise à enquête à moins qu’elle ne fasse l’objet d’un faux débat public puisque quelque soit l’avis du citoyen, la décision de création est prise.Le lobby nucléaire se targue de transparence mais ne communique que sur ce qu’il décide de faire connaître.

Une CLI vient de décider de tenir ses réunions à huis clos. Il est difficile d’obtenir des précisions sur les dysfonctionnements de nos réacteurs, les échanges avec les directeurs des centrales sont frappés d’une clause de confidentialité qui empêche d’en débattre au sein des commissions locales d’information sensées renseigner la population. Suite à un problème, si nous demandons des documents administratifs EDF s’y refuse ou envoie des feuillets caviardés.

 

En fait nous ne sommes que des figurants et si nous voulons vraiment donner notre avis sur la sûreté, notre rôle consiste à lutter pour la sortie du nucléaire, énergie mortifère comme l’atteste notamment les catastrophes anciennes et récentes. Naoto Kan, premier ministre japonais au moment de la catastrophe de Fukushima est venu récemment en France nous dire : « Une centrale nucléaire sûre est une centrale fermée »,

 

Daniel Déprez le 15 novembre 2018

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