Mercredi 15 janvier 2025 Médias de la haine : objectif, guerre civile ?
Xénophobie sans limites, mépris décomplexé des pauvres, violence outrancière et immodérée contre la gauche… Personne ne semble pouvoir arrêter le grand n’importe quoi sur les plateaux télés des milliardaires. Comment en est-on arrivé là ? Mi-octobre 2016, devant le siège de Canal +, cela fait 15 jours que les journalistes d’I-Télé, la chaîne info du groupe, sont en grève. Leurs revendications ? Pouvoir travailler en toute indépendance vis-à-vis du nouvel actionnaire du groupe, Vincent Bolloré. Depuis quelques semaines, il veut imposer en vitrine de leur chaine d’info un animateur controversé, Jean-Marc Morandini, alors accusé de harcèlement sexuel.
A l’issue de cinq semaines de grève et face à l’obstination de Bolloré, les trois quarts de la rédaction quittent la chaîne. Pour faire rentrer dans le rang les derniers récalcitrants, la nouvelle direction emmenée par Serge Nedjar, un fidèle de Bolloré, va déployer un management brutal et autoritaire. Pour Off Investigation, des journalistes de l’époque ont accepté de témoigner de ce management par la peur. Tous ont requis l’anonymat pour évoquer des humiliations publiques, remontrances, harcèlement professionnel qu’ils estiment avoir subi. Après cette reprise en main d’I-Télé qui deviendra CNews début 2017, toutes les chaînes d’information privées se trouvent désormais entre les mains de puissants milliardaires, tous classés à droite, voire à l’extrême droite.