Poubelle nucléaire à Pontfaverger-Moronvilliers
Pendant que du côté de Bure, on se mobilise contre le projet fou CIGEO d’enfouissement de déchets radioactifs, le nucléaire est aussi source de questionnements et d’inquiétude plus près de chez nous.
Mardi 28 Juin a eu lieu une réunion publique d’information à Pontfaverger sur le PEM, organisée par l’ADEPR, Association de Défense de l’Environnement de Pontfaverger et de sa Région. René Petitprêtre, son président (qui, au passage, est auteur de 2 articles en 2007 et 2011 sur Riposte Laïque, facilement trouvables sur internet), a présenté devant une centaine de personnes un exposé référencé, accompagné d’un power-point et d’extraits vidéo, sur le PEM et son actualité. Cette réunion avait pour but de transmettre les infos recueillies lors d’une réunion organisée par le Préfet le 1 Avril 2016 suite aux demandes et inquiétudes du Maire de Pontfaverger, Damien Girard, ainsi qu’à un reportage de France 3 datant de Février, les autorités s’étant senties plus ou moins obligées de faire un exercice de transparence et de réassurance concernant le PEM. Etaient présents, entre autres, le président du CEA-DAM (Commissariat à l’énergie atomique, direction des applications militaires), des représentants-e- des collectivités territoriales, l’ADEPR, et Mr Chareyron, ingénieur en physique nucléaire et directeur du laboratoire de la CRIIRAD (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité) invité et rémunéré par la municipalité de Pontfaverger pour apporter un regard critique et indépendant sur la situation. Les médias locaux n’étaient par contre pas les bienvenus.
Le PEM pour « Polygone d’Expérimentation de Moronvilliers » est un centre de recherche du Commissariat à l’Energie Atomique, créé en 1957 dans le contexte tendu de la Guerre Froide et ayant pour but d’étudier le fonctionnement de l’arme nucléaire. Sur le terrain militaire de 500 hectares de Moronvilliers (village qui n’existe plus depuis la 1ère Guerre Mondiale), tout proche du vignoble champenois, des centaines de tirs aériens et une soixante de tirs souterrains ont eu lieu dans la légalité la plus totale, libérant des matériaux tels que uranium, deutérium, tritium, béryllium, plutonium…, matériaux radioactifs et cancérigènes comme on peut l’imaginer. A partir de 2003, les tirs furent également effectués en cuve tout en conservant les essais en plein air ; le dernier tir –aérien- eut lieu en 2013. Les essais nucléaires étaient étudiés afin d’observer le comportement des matériaux lors des explosions, cela dans le but de mettre au point des bombes nucléaires de « qualité ». Ce site classé « secret défense » employait environ 200 salarié-e-s, et menait à bien ses activités dans l’indifférence presque générale des habitant-e-s des communes alentours. A noter que ce centre est relié à celui de Vaujours en Seine-Saint-Denis où les mêmes activités ont eu lieu, de 1955 à 1997. Les activités de ces deux centres ont à présent déménagé du côté de Valduc, près de Dijon.
Source et article complet : https://reimsmediaslibres.info/Poubelle-nucleaire-a-Pontfaverger-340.html