Récit de 21 heures de garde à vue pour collage d’autocollants sur la Société générale

25/09/2018 11:15

Ils voulaient dénoncer que quasiment rien n’a été fait, dix ans après la crise financière, pour encadrer le pouvoir nocif de la finance. Dans la nuit du 13 au 14 septembre, huit militants de l’association Attac sont arrêtés alors qu’ils collent des stickers sur les vitrines de banques. Interpellés, ils sont placés en garde pendant plus de 15 heures dans des cellules surpeuplées. Alors que plus de 30 fonctionnaires de police et deux magistrats ont été mobilisés, Alexis Chaussalet revient sur sa garde à vue et s’interroge sur les ressources publiques utilisées pour tenter de dissuader les mobilisations citoyennes contre l’évasion fiscale.

« Winston Churchill : tous les matins j’apporte le café au lit à ma femme. Elle n’a plus qu’à le moudre. » C’est la première chose que je lis en entrant dans le bureau de l’officier de police judiciaire. La citation est affichée en grand, tel un trophée au dessus du bureau du fonctionnaire chargé de m’auditionner. Après 15 heures de garde à vue, il est désormais temps de m’entendre sur les griefs qui me sont reprochés, à savoir : « Dégradation en réunion ».

« La première idée qui me vient en tête en observant cette citation affichée impunément dans un lieu garant de « l’ordre républicain » est d’imaginer un homme dans ce commissariat, détenu pour avoir commis des violences sur une femme, se retrouver derrière ce bureau à devoir expliquer ses méfaits tout en contemplant cette phrase odieuse et insupportable placardée au mur... bienvenue dans les locaux de la Police nationale. »

 

Source et article complet : https://www.bastamag.net/Recit-de-21-heures-de-garde-a-vue-pour-collage-d-autocollants-sur-la-Societe