Une journée chez les « fous furieux » et les « délinquants violents » de Notre-Dame-des-Landes
Voici le témoignage d’une première visite sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes à l’automne 2015. Entre rencontres avec les habitants, découverte des projets en cours, des cabanes et des lieux chargés de l’histoire de la lutte, les « observations et ressentis » de la visiteuse sont aux antipodes de l’image de violence véhiculée par les médias et certains hommes politiques.
Jocelyne Lefrère habite en Anjou. Avec cinq autres personnes engagés dans le soutien aux opposants au projet d’aéroport, elle s’est rendue sur la ZAD fin octobre.
Tout d’abord, je vous prie de m’excuser pour ce titre racoleur mais je n’ai fait que reprendre les propos de Monsieur Retailleau, tête de liste aux élections régionales [1] (parti Les Républicains et président du groupe de droite au Sénat), qualifiant ainsi les occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes.
Je viens, par ce texte, témoigner modestement de ce que j’ai découvert sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, vendredi et samedi 30 et 31 octobre 2015. Ce sera un simple témoignage de mes observations et de mes ressentis.
Je décidai avec cinq personnes d’Angers et de Saumur engagées dans le soutien aux opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes depuis longtemps (engagement personnel réfléchi, argumenté et motivé suite aux violences policières de 2012 lors de l’opération César sur le site de NDDL), de participer à une réunion organisée par les occupants de la ZAD sur un projet d’action d’information.
Le bec malodorant des manipulateurs d’opinion
Je précise qu’il ne s’agit ni de casser ni de détrousser le bon peuple de France : la non-violence et l’idée d’informer le public sous-tendent cet événement.
La réunion s’est tenue dans un hangar et a rassemblé une quarantaine de personnes parties prenantes dans ce projet (occupants de la ZAD pour la plupart mais aussi représentants des comités de soutien).
Je fus sidérée par la rigueur de la tenue de cette réunion, rigueur et efficacité dont nos députés, à l’Assemblée nationale, feraient bien de s’inspirer : ordre du jour tenu strictement, renvoi vers les commissions si nécessaire, prises de parole respectueuses et respectées, pas d’applaudissement ni de remarques intempestives lors des échanges, concision des interventions, prises de notes, temps imparti respecté… la vie associative ne m’avait pas habituée à cette qualité d’organisation.
Mais où étaient donc passés les trublions anarchistes qui peuplent sauvagement la ZAD, étrangers à toute humanité et à la civilisation ?
Source et article complet : https://www.reporterre.net/Une-journee-chez-les-fous-furieux-et-les-delinquants-violents-de-Notre-Dame-des